L'Afrique est, en cette fin d'année 2007, à la croisée des chemins, encore une fois, interpellée qu'elle est par des engagements signés dans le cadre de l'Accord de Cotonou la liant à l'Union Européenne, prévoyant la conclusion d'Accords de Partenariat économique (APE), en vue d'instituer une zone de libre échange entre les deux (2) parties.
A cela s'ajoute une situation économique très difficile, accentuée, d'une part, par la flambée des prix du pétrole, entraînant une inflation jamais égalée et d'autre part, par une diminution brutale, au plan mondial, de l'offre des denrées de première nécessité, comme les céréales.
Aussi, l'Afrique doit-elle, à la fois, honorer ses engagements pris dans l'Accord de Cotonou, réaliser l'intégration des économies des Etats qui la composent, et faire face à ce second choc pétrolier et aux pénuries graves des denrées alimentaires et à la flambée, sans précédent, des prix sur le marché mondial.
C'est là, véritablement, une situation exceptionnelle et les choix que l'Afrique aurait à faire devraient être des plus réfléchis, afin d'éviter de compromettre, gravement, l'avenir de sa jeunesse pourtant vibrante et débordante, qui ne cherche qu'à s'épanouir et à apporter sa modeste contribution à l'édification de cette civilisation de l'universel, aujourd'hui, caractérisée par la mondialisation.
Heureux, donc, que l'auteur de cette lettre adressée à tous les citoyens d'Afrique et du monde, ait pensé prendre sa plume pour interpeller chacun d'entre nous et nous inviter à un débat serein et ouvert sur les grands problèmes du moment, à savoir :
- d'une part, l'intégration économique africaine, le NEPAD et les Accords de Partenariat économique (APE) entre l'Union Européenne et les différentes régions d'Afrique ;
- d'autre part, le renforcement, mieux, l'émergence des économies des pays africains.
Car, il urge que l'Afrique, que la nature toute généreuse a dotée de ressources immenses de toutes sortes, trouve, enfin, sa voie et s'insère harmonieusement et durablement dans l'économie mondiale, plutôt que de continuer à rester à la traîne, dans cette position, franchement, indigne de « pays pauvres et très endettés (PPTE), ou « pays les mois avancés (PMA), ou « pays à faibles revenus, sous stress », autant de qualificatifs que nous devrions, vraiment, avoir de la peine à supporter, longtemps encore.
Il faut engager sans délai un débat sur ces questions d'ordre national et, même, continental, en vue de trouver, ensemble, les solutions les plus idoines aux difficultés qui nous assaillent et qui mettent en jeu l'avenir de l'Afrique et, en particulier, celui de sa jeunesse, aujourd'hui, éperdue et bravant, même, les mers, au risque de la vie, en quête d'un bonheur incertain.
Ce bonheur auquel aspire la jeunesse africaine est, pourtant, à ses pieds, ici, en terre africaine. « Il leur suffit, simplement, d'y croire pour le réaliser ».
Au plan national, Sénégalais, notamment, l'idée de réaliser un développement à la base plus solidaire, appuyé par l'institution d'un Fonds national de solidarité et de développement, alimenté par une Contribution nationale de solidarité et géré par les populations elles mêmes, à travers un système de représentation très proche des intéressés, me semble très pertinente. Cela supposerait, alors, le renforcement de la politique de décentralisation et l'émergence de pôles de développement à l'intérieur du pays, pour une répartition plus juste et plus équitable des retombées du développement économique et social attendu de l'Eurafrique.
Nous sommes tous concernés et à chacun d'entre nous de répondre à cette invite, en particulier, ceux qui nous gouvernent et la classe politique dans son ensemble, car, après tout, ne s'agit-il pas de politique, dans l'acception étymologique et pure du terme tiré du grec, « polis tikein » c'est à dire la « gestion de la cité ».
Mais, c'est la jeunesse qui est, sans conteste, la plus concernée, car ce sont eux les citoyens d'aujourd'hui et de demain et qui doivent, en conséquence, se prendre en charge, dès à présent, afin de s'assurer un avenir de prospérité, de bonheur et de paix, avec, certes, l'aide de Dieu dont les desseins sont impénétrables.